
La nouvelle Règlementation Environnementale (RE2020) a introduit de nouvelles normes en ce qui concerne les futures installations de chauffage. Le législateur entend ainsi mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles dans les nouveaux logements pour privilégier les modes de chauffage plus respectueux de l’environnement. A l’aune de cette réglementation, quels sont les modes de chauffage écologiques du futur ? Pompe à chaleur, chaudière à gaz, chaudière à granulés… tour d’horizon des principaux modes de chauffage pour faire le meilleur choix dans son logement.
La pompe à chaleur : la nouvelle alternative renouvelable
La pompe à chaleur fait partie des dispositifs les plus encouragés par la RE2020. Elle permet de chauffer une habitation et également de produire de l’eau chaude sanitaire. L’installation va puiser les calories présentes dans l’environnement naturel extérieur (air, eau, terre) pour les restituer à l’intérieur de l’habitation grâce à des consoles ou à un fluide frigorigène. Les calories sont alors transformées et permettront de chauffer le logement, de produire de l’eau chaude sanitaire ou même de rafraîchir l’habitation en ce qui concerne la PAC réversible.
On distingue ainsi plusieurs types de pompe à chaleur :
- La PAC air/eau
- La PAC air/air
- La PAC géothermique qui puise son énergie dans le sol
La pompe à chaleur bénéficie d’un coefficient de performance élevé. Même si elle nécessite l’utilisation de l’électricité pour amorcer son fonctionnement, elle permet de produire 3 à 4 fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Elle se veut à cet égard totalement en phase avec les objectifs de réduction de consommation de la RE2020 d’autant plus que son fonctionnement est basé sur l’utilisation d’énergies renouvelables.
Répondant à plusieurs besoins (chauffage, eau chaude, rafraîchissement), elle ne nécessite de plus aucun stockage puisque l’ensemble des ressources utilisées sont présentes dans la nature.
L’installation d’une pompe à chaleur comporte en revanche certains inconvénients à ne pas négliger :
- Son coût d’installation assez élevé : entre 8 000 et 12 500€
- Une installation assez encombrante nécessitant de la place en extérieur et qui peut également se révéler assez bruyante.
- Des performances limitées lorsque les conditions climatiques sont extrêmes ou lorsque l’isolation du logement n’est pas optimale. Elle nécessitera dans la majorité des cas un chauffage d’appoint ou un système de chauffage hybride.
- Des coûts de maintenance qui peuvent se chiffrer à 150 voire 250€ à l’année.
Malgré ces quelques désagréments, la pompe à chaleur reste une solution de chauffage d’avenir d’autant plus que son coût d’installation assez élevé peut être compensé par le versement d’aides des pouvoirs publics à travers divers dispositifs d’incitation au changement de mode de chauffage (MaPrimeRenov, Coup de pouce chauffage, TVA à 5,5%…).

Le chauffage au gaz condamné à se réinventer
Après le chauffage au fioul, victime de la réglementation thermique RT 2012, le chauffage au gaz semble, lui aussi, à son tour, dans l’œil du cyclone des pouvoirs publics malgré le plébiscite dont il fait l’objet auprès des ménages grâce notamment à son coût et son efficacité. Si théoriquement, il ne sera pas interdit pour les nouvelles constructions, les seuils d’émission de gaz à effet de serre fixés par la législation (4 kgs de CO2/m²/an) empêcheront de facto son utilisation dans les logements individuels neufs.
Le gaz, tel que nous ne connaissons actuellement, ne devrait donc pas se maintenir comme mode de chauffage ultra-plébiscité par les ménages. Son avenir n’est toutefois pas totalement scellé, loin s’en faut. Si le gaz produit à partir des ressources est polluant sur l’ensemble de son cycle de vie, il existe d’autres procédés permettant de produire cette ressource.
Les gaz à énergie renouvelable, autrement appelés gaz verts sont amenés à se développer considérablement dans le futur. Produits à base de déchets organiques, biométhane ou hydrogène, les biogaz présentent une empreinte carbone beaucoup plus avantageuse compatible avec les nouveaux standards légaux. C’est notamment le cas de la chaudière au gaz à condensation qui pourra être utilisée de façon hybride en renfort avec la pompe à chaleur lorsque celle-ci ne pourra pas produire de chaleur pendant les périodes les plus froides.
La chaudière à granulés : un chauffage économique et écologique
La chaudière à granulés ou chaudière à pellets est un système de chauffage au bois qui tend de plus en plus à remplacer les chaudières classiques. Ce nouveau mode de chauffage est particulièrement encouragé par la RE2020, le bois étant considéré comme un combustible peu polluant sur l’ensemble de son cycle de vie car sa combustion n’émet pas plus de carbone que lors de sa désintégration naturelle.
Peu cher à l’achat, le bois est un matériau très économique puisqu’il permet en plus de réduire par 2 sa consommation énergétique à l’année par rapport aux autres systèmes de chauffage. La chaudière à granulés brûle ainsi le combustible sous forme de granulés de bois ou de pellets (petits morceaux de bois de faible diamètre). Elle produira ainsi de la chaleur qui pourra être diffusée dans l’ensemble du système de chauffage. Elle pourra même, à l’occasion, produire de l’eau chaude sanitaire lorsqu’elle sera reliée à un ballon d’eau chaude.
Outre ses performances de chauffage assez remarquables (même pour des grandes surfaces), la chaudière à granulés présente l’avantage d’agrandir l’espace de vie dans le salon grâce à sa taille bien moins importante qu’une chaudière traditionnelle. Elle ne nécessite de plus qu’un faible espace de stockage grâce aux silos contrairement à la cheminée traditionnelle qui requiert un espace extérieur et intérieur assez important pour entreposer plusieurs stères de bois.
La chaudière à granulés présente donc de nombreux avantages malgré un coût d’installation, là encore assez important (autour de 15 000€). Il sera toutefois assez vite rentabilisé au vu des économies réalisées chaque année et ce malgré des frais d’entretien de 200 à 300€ à budgétiser à l’année.
Comme pour la pompe à chaleur, la chaudière à granulés utilise des énergies renouvelables et ouvre droit à ce titre à plusieurs dispositifs d’aide de l’Etat dont notamment MaPrimeRenov ou la prime Coup de Pouce chauffage.