Évaluation de l’impact carbone dans les projets de rénovation des bâtiments : comment procéder ?

La rénovation des bâtiments représente un enjeu majeur pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que la transition énergétique à l’échelle nationale. Comment évaluer l’impact carbone de ces projets afin d’optimiser leur efficacité environnementale ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

L'intérêt d'évaluer l’impact carbone lors des projets de rénovation des bâtiments

Comme vous le savez certainement, la France s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cela passe donc par la décarbonisation de différents secteurs, dont celui du bâtiment. Pour ce faire, il est notamment primordial d’encourager la rénovation énergétique des bâtiments anciens sur tout le territoire français. Toutefois, la réalisation de ces projets de rénovation peut avoir un certain impact sur les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi il convient d’adopter des méthodes d’évaluation efficaces dans le but de limiter les effets néfastes sur l’environnement.

Les méthodes d'évaluation de l’impact carbone dans le secteur de la rénovation

Plusieurs techniques possibles

À l’heure actuelle, les techniques d’évaluation utilisées pour réaliser le bilan carbone des projets de rénovation sont très diverses. On distingue parmi elles :

  • le label BBCA ;
  • le label Bas Carbone ;
  • les programmes ACV Rénovation et NZC Rénovation ;
  • la technique MFA et du label HQE Rénovation ;
  • la certification étrangère BREEAM ;
  • la technique Quartier Énergie Carbone pour l’ACV Rénovation.

Ces outils visent à analyser les émissions de gaz à effet de serre générées lors des travaux de rénovation. Ils prennent pour cela en considération l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Toutefois, des études sont encore en cours pour déterminer quelles méthodes sont les plus efficaces.

Vers une méthode d'évaluation unique

Le fait qu’il y ait différentes méthodes possibles pour évaluer l’impact carbone des projets de rénovation n’est pas forcément une bonne chose. En effet, cela a tendance à complexifier la conception des travaux et la compréhension des performances énergétiques obtenues. 

Les points d'amélioration possibles pour une meilleure évaluation de l’impact carbone des projets de rénovation

La mise en place de seuils de performance carbone

Contrairement au secteur de la construction neuve, il n’y a pas encore de critères précis définissant ce qui est acceptable en termes d’émissions de carbone dans le secteur de la rénovation. Fixer des seuils de performance inspirés de la Réglementation Environnementale 2020 pourrait guider les acteurs de la rénovation énergétique en fournissant un point de repère pour tous les types de bâtiments. Le programme NZC Rénovation propose notamment une approche basée sur le temps de retour carbone pouvant s’avérer intéressante pour évaluer l’efficacité des opérations.

L'étape de la démolition : un critère à ne pas négliger

La démolition est une étape trop souvent négligée lors de l’évaluation de l’impact environnemental des projets de rénovation. Pourtant, il s’agit d’un aspect essentiel à prendre en compte pour comparer de manière fiable les projets de rénovation avec ceux de démolition-construction neuve. Par ailleurs, il est indispensable de savoir avec exactitude comment sont traités les matériaux issus de la démolition. Le processus de réemploi, de réutilisation et de recyclage se doit notamment d’être examiné plus clairement pour garantir les meilleurs résultats.

Renforcer la fiabilité et le renouvellement des bases de données

Les Fiches de Données Environnementales et Sanitaires (FDES) sont très importantes pour assurer la fiabilité des évaluations lors de la rénovation des bâtiments. Cependant, les informations actuelles manquent parfois de précision. Enrichir la base de données avec des informations spécifiques aux différents matériaux est donc un levier d’amélioration majeur, notamment dans le cadre de la réhabilitation des bâtiments anciens.

Par ailleurs, les données utilisées se doivent aussi d’être constamment mises à jour. Cela permet de prendre en compte l’évolution des matériaux et des techniques de construction en vigueur. En plus des FDES, il est donc crucial de recenser les Profils Environnementaux Produits (PEP) obsolètes. La durée de validité d’une FDES ou d’un PEP étant de cinq ans maximum, leur renouvellement est essentiel pour permettre des évaluations environnementales pertinentes.

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